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Expertise

Frédéric Bouchard, Comment certains types de scepticisme peuvent augmenter la confiance du public en l’avis des experts scientifiques

Théorie morale de l’expertise qui la fait dépendre d’un lien de confiance. Elle nécessite donc une éducation morale des experts. Dans certains cas, la confiance réclame la diversité des acteurs pour bâtir la confiance.

Cette théorie ne permet pas de gérer les désaccords entre deux experts jouissants d’une même confiance si cette confiance ne repose pas sur une différence de connaissances. Elle est en outre difficile à faire fonctionner. Comment s’assurer du caractère moral des experts (efficacité de la formation, désintéressement) ? Enfin, cette approche renforce les biais de confirmation qui font qu’on a tendance à renforcer ce que l’on est prêt à attendre.

À l’opposer on peut adopter une théorie épidémique de l’expertise. Il s’agit de trouver des moyens indirects d’identifier des experts : par le consensus entre les scientifiques, les diplômes et des prix, ou l’existence de conflits d’intérêts ou de biais.

Toutefois, comment s’assurer que les diplômes ou les prix sont distinctifs, ou encore que les conflits d’intérêts sont bien déclarés. Mais là encore, cette théorie renforce le biais de confirmation.

Robert K Merton, s’intéressait à l’efficacité de la communauté scientifique à générer des énoncés qui avaient la possibilité de changer le monde. Dans The Normative Structure of Science, il montre que la communauté scientifique s’est dotée d’outils épidémiques pour juger de la valeurs des énoncés des experts : communalisme, universalisme, désintéressement, originalité (privilégie des avis originaux), scepticisme organisé (regards croisés des pairs qui permet de contrôler les valeurs précédentes).

Toutefois, l’évaluation par les pairs ne se fait pas de manière complètement désintéressée. Elle peut chercher à renforcer un champ, ou diminuer un autre, etc. Mais pour Merton, il ne s’agit pas de valeurs effectives mais d’un idéal opératoire. L’erreur est de chercher ces valeurs chez les individus alors qu’elles étaient institutionnelles.

L’expert n’est pas seulement celui qui a raison, mais celui qui dispose d’une autorité épidémique supérieure. On ne recherche pas forcément une vérité mais une autorité validée. Peer review, deux pairs pour éviter de faire confiance à une seule personne. Comme on veut contrôler les biais du chercheur, on place un évaluateur qui ne partage pas les mêmes intérêts à publier, en place un deuxième pour amoindrir l’intérêt personnel que quelque chose soit publié. Souligner l’aspect septique de nos institutions.

Comprendre comment les énoncés de connaissances sont produits d’une manière où le scepticisme fait partie de la démarche. Sinon, on demande une adhésion non critique. Ce que communique au public, des énoncés qui sont passés au travers d’un filtre et de tests. Ne pas suggérer une unanimité. Le doute et le scepticisme contrôle mieux les biais de confirmation. Raison pour laquelle recherche une diversité de chercheurs, non pas pour la confiance morale mais pour la diversité de regards sceptiques. Identifier si les valeurs déforment les énoncés.

Références

Séminaire de l'IRSPUM du 24 février 2016 - Frédéric Bouchard, Comment certains types de scepticisme peuvent augmenter la confiance du public en l’avis des experts scientifiques